BARBARA DANS LES BOIS - 2012-2015  

En 2012, Nicolas Clément découvre La S Grand Atelier, centre d’art brut et contemporain situé à Viselsalm en Belgique. Il y photographie pour leur publication KNOCK OUTSIDER les artistes ainsi que leurs ateliers, leurs tables de travail et y rencontre Barbara Massart qui travaille dans l’atelier textile sur une série de pulls en laine ornementés de flammes. Elle lui raconte l’histoire d’une cabane dans les bois où elle se trouve avec des enfants. La cabane prend feu, les enfants meurent sauf elle qui s’échappe à cheval. Intrigué par le personnage, son récit et ses créations, il lui propose de la photographier vêtue de ses tricots.

Comprenant qu’elle ne se sente pas à l’aise avec son image, le photographe lui propose spontanément de réaliser des cagoules afin de ne pas être directement reconnue.Trois mois plus tard, alors qu’il ne s’y attend pas, il retourne à La «S» et découvre que Barbara a réalisé toute une série de cagoules. Après concertation sur un lieu de prises de vue, ils décident conjointement de se diriger vers les bois pour réaliser une première série de photographies. Dans les bois, elle revêt ses créations, la cabane en textile est installée. Cette première série d’images sera la base de leur collaboration et amorcera le premier film «Barbara dans les bois».

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In 2012, Nicolas Clément discovered La S Grand Atelier, a raw and contemporary art center located in Viselsalm in Belgium. There, for their publication KNOCK OUTSIDER, he photographed the artists as well as their workshops, their work tables and met Barbara Massart who was working in the textile workshop on a series of wool sweaters decorated with flames. She tells him the story of a cabin in the woods where she is with children. The cabin catches fire, the children die except her who escapes on horseback. Intrigued by the character, her story and her creations, he offered to photograph her wearing his knitwear.

Understanding that she does not feel comfortable with her image, the photographer spontaneously offers to make hoods so as not to be directly recognized. Three months later, when he does not expect it, he returns to La “S” and discovers that Barbara has made a whole series of hoods. After consultation on a shooting location, they jointly decided to head towards the woods to take a first series of photographs. In the woods, she puts on her creations, the textile cabin is installed. This first series of images will be the basis of their collaboration and will initiate the first film “Barbara dans les bois”



                                                              Photographies de la série, Barbara dans les bois, 2013.
                                                                                                                                                                                         


Stills tirés du film Barbara dans les bois.






BARBARA DANS LES BOIS, le film




Barbara dans les bois, 2015.

Durée : 16’45
Procédé : Couleur et N/B
Cadre : 16:9
Format son : Stéreo
Support de prise de vue : Super8
Langue : Muet
Réalisation : Nicolas Clément
Scénario : Barbara Massart
Image : Nicolas Clément
Montage image et son : Nicolas Clément
Musique : Nicolas Clément
Mixage : Maxime Cotton
Bruitage et prises de son : Yves Robic
Etalonnage : Miléna Trivier
Créations textiles : Barbara Massart, avec la complicité de Florence Monfort
et Billie Mertens responsables de l’atelier textile à La S Grand Atelier.
Responsable de production : Frédéric Guillaume, Lova Radrianasolo
Production : AJC! et La S Grand Atelier

             
     

 
De sa rencontre avec l'artiste Barbara Massart (la « S » Grand Atelier), le photographe Nicolas Clément fait naître un court-film expérimental autour du personnage de Barbara et de ses créations textiles. Les deux artistes explorent la nature, entreprennent un cheminement à travers bois, lieu nourrissant les récits personnels de la jeune femme. Chacun éprouvant sa place dans l'échange, les bases d'un langage commun s'établissent. Un lieu teinté de mystère, entre fiction et réalité se forme. Les deux dimensions s'insinuent dans tous les aspects de la création filmique : du jeu face à la caméra, de la mise en récit de cette pérégrination au traitement même des images, en passant la mise en abîme de la technique même du cinéma. Tourné sur deux supports (pellicule argentique et vidéo), le film subit un montage impulsif, éprouvant l'épaisseur visuelle et sonore de ses images. La technique du collage agit comme déclencheur narratif. La superposition et l'enchaînement instaurent des liens immédiats dans l'imaginaire. Le photographe alterne la mise en visibilité du matériau cinématographique, la surface matérielle du film et séquence où elle disparaît, lieu évanescent, laissant la puissance de l'histoire prendre le dessus. Une bobine de laine tournée par l'actrice redouble le mouvement de celle de la caméra, le film commence. Barbara éprouve son image, lui échappe, la construit avec ses costumes, en confectionne d'autres pour se muer en double magique, pour raconter l'autre Barbara dans la nature sereine, mystique.

Anna Ozanne

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From his meeting with the artist Barbara Massart (the “S” Grand Atelier), the photographer Nicolas Clément created a short experimental film around the character of Barbara and her textile creations. The two artists explore nature, undertaking a journey through the woods, a place nourishing the personal stories of the young woman. Everyone experiencing their place in the exchange, the foundations of a common language are established. A place tinged with mystery, between fiction and reality is formed. The two dimensions insinuate themselves into all aspects of film creation: from acting in front of the camera, from telling the story of this peregrination to the very treatment of the images, including the “mise en abyme” of the very technique of cinema. Shot on two supports (film and video), the film underwent impulsive editing, testing the visual and sound depth of its images. The collage technique acts as a narrative trigger. The superposition and sequence establish immediate links in the imagination. The photographer alternates between making the cinematographic material visible, the material surface of the film and a sequence where it disappears, an evanescent place, letting the power of the story take over. A spool of wool turned by the actress doubles the movement of that of the camera, the film begins. Barbara experiences her image, escapes it, constructs it with her costumes, makes others to turn into a magical double, to tell the story of the other Barbara in serene, mystical nature.


Anna Ozanne









WITH BARBARA
   
                                                                                                                                                         

SANTA BARBARA